27 févr. 2012

Mille Milliards de Dollars, d'Henri Verneuil

Extrait du film « Mille Milliards de Dollars  » de Henri Verneuil, avec Patrick Dewaere (1981). PASSAGE CULTE !!!



« Titre en caractères gras : MILLE MILLIARDS DE DOLLARS

Je m’appelle Paul Kerjean. Profession : grand reporter. Un titre pompeux que l’on nous donne parce que nous sommes là où le monde bouge, là où les hommes se battent, et meurent.

Ce soir, je suis le rescapé de la plus impitoyable des guerres : la guerre économique, où les généraux sont en costume rayé de bonne coupe, et leur arme, un attaché-case de bon goût.

Derrière trois initiales discrètes, une-lettre-un-point-une-lettre-un-point-une-lettre-un-point, se cache la plus gigantesque machine à broyer les frontières, les états, les intérêts collectifs, dans le seul but de produire plus, créer sans cesse de nouveaux marchés, et vendre.

Je me suis cogné la tête contre ce défi lancé au monde. Si le dynamisme et la mondialisation des affaires est dans la nature des choses, il est difficilement supportable qu’ils s’exercent au profit de trente firmes dans le monde. C’est aux états et à leurs gouvernements qu’il appartient de les contrôler, les prévoir, les définir et les dominer.

Devant l’absence de cette politique ou le manque de volonté, ces empires économiques nous regardent, dans la légalité et du haut de leur gigantisme ; ils nous regardent avec nos petits drapeaux, nos frontières, nos grosses bombes, nos patriotismes, nos idéologies, nos querelles et nos folklores, tandis qu’apparaissent en bas de leur bilan annuel : MILLE MILLIARDS DE DOLLARS... »

Little Francky & Jezzaï - Falsification

Si l'on devait comparer la voix de Little Francky, chanteur de reggae, et animateur de l'émission de radio Party Time, ce serait à celle de Dennis Brown, le "Prince du Reggae". Depuis 15 ans, il enchaîne régulièrement les hits ; on ne compte plus ni ses participations à différentes mixtapes, ni ses combinaisons avec différentes pointures du reggae. Pour les amateurs de ce style musical, il est donc d'autant plus frustrant qu'aucun producteur ne lui ait, pour l'instant, permis d'enregistrer son premier album.

Voici le morceau Falsification, enregistré en 2006 en combinaison avec Jezzaï, sur le Poutchi Riddim (Black House Music) :


« Falsification d'opinion
Le peuple en a assez d'être manipulé
Considérés comme des pions
Seule une révolution délivrera ma Nation »


L'interview qui suit a été réalisée le 24 février 2012 au restaurant Cool & Calm à Paris. Little Francky évoque sa carrière ; il revient notamment sur les lyrics du morceau Falsification. Il nous confie également sa vision de la politique et de la religion, sans langue de bois.


Pour espérer résoudre la majorité des problèmes auxquels les français font face au quotidien, Little Francky explique que, d'après lui, passer à une 6ème République est nécessaire.

Français converti à l'Islam, Little Francky nous parle également du morceau Un Seul Dieu, écrit avec Monsieur Lézard. A la fin de l'interview, il réagit à l'information que je lui transmets, selon laquelle le roi d'Arabie Saoudite souhaite voir naître une religion mondiale*.

Big Up & Nuff Respect Little Francky, puisse 2012 être l'année de la sortie de ton premier album ! Ce ne serait que justice... Musicale !!

24 févr. 2012

Bleu Blanc Roots

Voici le teaser d'un Documentaire sur le Reggae en France
A suivre... BIG UP Brian Faye & Ambroise Prince !!

23 févr. 2012

Puppa Leslie - Tout tout tout

Alors celle-ci, je la dédicace tout spécialement à mes petits copains d'Indymédia, de Conspihorsdenosvi(ll)es et de Contre-Subversion.... Ces soit-disant sites "anti-fascistes" aux méthodes staliniennes, où l'on calomnie derrière un pseudo, et où l'on censure le droit de réponse le plus élémentaire....

Bref !! Je m'égard.... TOUT TOUT TOUT, vous saurez tout sur les fachos. Big Up & Eternal Respect to Puppa Leslie, qui nous a quitté trop tôt, mais qui laisse derrière lui plusieurs pépites musicales, dont celle-ci :


Black Marianne Riddim

Il y a des phrases qui révoltent. Et qui font naître des engagements. Je me rappelle qu'en 2005, la phrase qui m'avait le plus choquée, c'était le fameux "La France, tu l'aimes ou tu la quittes". Je me suis dit qu'il fallait que je fasse quelque chose...

Enregistré il y a 6 ans en réaction aux émeutes de banlieue de novembre 2005, le Black Marianne Riddim est une compilation reggae produite par le label Elohim Records qui a réuni 20 artistes sur un même instrumental, joué par le groupe "Alapapa".

Le vidéo-clip tourné quelques temps après la sortie du CD (et des 45 tours) nous permet de découvrir la moitié de ces artistes.


Réalisation : Brian Faye (6TMD)
Post-production : Ambroise Prince (Equiprod).

Depuis, ce morceau a tourné lors de nombreux sound-systems. Il a même traversé les frontières : de nombreux chanteurs et chanteuses s'en sont emparés pour créer leurs propres versions. Big Up aux Français, aux Belges, aux Suisses, aux Italiens, aux Allemands, aux Espagnols, aux Hongrois, aux Polonais qui ont ainsi propagé le Black Marianne Riddim.

Sur ce projet, je suis producteur, compositeur et bassiste, mais je n'aurais bien sûr rien pu faire sans les amis qui m'ont aidé et soutenu. Alors je tiens à remercier spécialement Tchaman, CheeKa, Matthia, Little Francky, Jo, Dan, Dub et tous les artistes. Big Up & Nuff Respect !!

17 févr. 2012

Somewhere over the Rainbow

Il y a des morceaux comme celui-ci dont on ne se lasse pas. Un p'tit coup de déprime ? Je me ré-écoute ce bon vieux Iz, et hop, ça repart...

De son vrai nom Israel Kaʻanoʻi Kamakawiwoʻole, Iz est un musicien et chanteur hawaïen, né le 20 mai 1959 à Honolulu et mort le 26 juin 1997 à Honolulu suite à une insuffisance respiratoire due à sa masse corporelle. Il devient célèbre lorsque son album Facing Future est commercialisé en 1993. Son medley, Over the Rainbow / What a Wonderful World, issu de l'album Ka`Ano`I (1989), est repris dans de nombreux films, séries télévisées et publicités (source : wikipedia)


Beaucoup de gens connaissent donc déjà ce morceau, mais comme on dit, quand c'est bon, on se ressert !!

16 févr. 2012

Iran : Mélenchon ne vaut pas mieux que Sarkozy

Alors que l'on diabolise l'Iran et son président, et que Sarkozy lui-même se fait le relai de cette propagande de guerre, voici que Jean-Luc Mélenchon, faux défenseur du peuple mais vrai politicien, reprend à son compte les diffamations envers Mahmoud Ahmadinejad.

En effet, sur Radio France, il déclarait récemment :

« Ce qu'a dit M. Ahmadinejab (sic) n'est pas acceptable. C'est la première fois qu'on voit un pays [...] dire si on a [la] bombe, on ira taper sur Israël. Personne ne peut accepter une chose pareille, que sur le plan international, quelqu'un décide qu'il va détruire (et à coup de bombes atomiques) son voisin [...]. Donc le régime iranien pose une question importante à la Civilisation Humaine (sic). Moi j'ai pas peur de le dire. Un régime théocratique est toujours un danger pour le reste de l'humanité »


Doit-on expliquer à M. Mélenchon, laïque jusqu'au bout des ongles (et anti-religieux donneur de leçons) que la laïcité a été elle-même pensée comme une religion ? Merci au passage à Vincent Peillon pour son livre sur le sujet (« Une Religion pour la République »)

Je ne suis pas naïf... Je vois déjà venir les nervis du Betar et de la LDJ troller ici pour expliquer que je suis un fan des dictateurs islamistes. Je ne suis pas spécialement défenseur du président iranien (je me méfie par exemple de son plus proche conseiller). Pour autant il n'est pas possible de laisser passer des accusations aussi graves, et aussi manifestement mensongères.

Que le candidat du Front de Gauche ne soit pas capable de prononcer correctement le nom du président iranien, soit, c'est vrai que c'est difficile. Mais il prétend savoir ce que ce dernier a dit... en farsi ! Quelqu'un parle-t-il le farsi au Front de Gauche ?

Décidément, Mélenchon ne vaut pas mieux que Sarkozy...

Intik - Notre Devoir

Alors que le feu brûle des deux côtés de la méditerranée (Égypte,  Libye et Grèce en ce moment), il est bon de découvrir ou de ré-écouter le morceau « Notre Devoir » du groupe algérien Intik.

Réda, Samir, Nabil forment ce groupe suite aux manifestations d'Alger d'automne 1988.

Les élections présidentielles 2012 sont un facteur de division populaire, mais ce morceau de reggae, issu de l'album Victoire, nous rappelle opportunément que « notre devoir, s'est de se réunir ».




« Mettre les choses à plat », nous allons le faire, grâce à une Constituante, une vraie, écrite par et pour le peuple.

Comme j'aime le dire ces derniers temps, ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divise.

A bon entendeur...

13 févr. 2012

Dispute sur le Sel et le Fer (5)

« Le Livre des odes fustige ceux qui, incapables de rien comprendre à la politique, n'ont que le mot de profit à la bouche. »

Chine, 81 avant J.-C.

Les indignés de l'époque (les lettrés et les sages) sont à la cour de l'empereur pour exprimer leurs doléances. Le dialogue qui s'installe entre les deux parties est captivant, et nous rappelle souvent le décalage actuel entre le peuple et les élites.

Le passage relayé ici concerne précisément le monopole de l'empereur sur le sel et le fer, ressources captées dans les mers et les montagnes. Les sages et les lettrés réclament la suppression de ces monopoles. Voici leurs arguments, et les réponses de la cour, énoncées par le Grand Secrétaire :

À QUI SONT LES RICHESSES DES MONTAGNES ET DES MERS ?

Le monarque et les clans.
LE GRAND SECRÉTAIRE. - Un particulier cadenasse ses trésors dans des coffres, pourquoi un monarque n'en userait-il pas de même avec les ressources des montagnes et des mers ? Les sources du pouvoir et du profit se trouvent enfouies au sein des montagnes ou au fond des lacs. Seules les familles les plus puissantes peuvent les exploiter. Pour reprendre le célèbre aphorisme : « Qu'une famille en ruine cent, que cent familles ruinent les princes et que les princes ruinent l'Empire, voilà ce que le souverain cherche à empêcher. » Si on laisse au peuple la bride sur le cou, si on lève le monopole sur les ressources minières, permettant ainsi à des clans puissants d'édifier des fortunes colossales et de donner libre cours à leur cupidité, des hommes sans foi ni loi risquent de s'associer sous leur direction, pour former des factions. Il deviendra chaque jour plus difficile de contenir les ambitions de ces tyranneaux. Partout surgiront des félons accapareurs.

L'exemple du trône.
LES LETTRÉS. - Un homme du peuple trouve ses richesses dans sa maison ; un prince les trouve dans sa principauté ; et l'empereur les enferme entre les quatre mers. Quand le Fils du Ciel, rendant visite à l'un des princes feudataires, gravit les degrés qui mènent à son palais, le vassal lui remet lui-même les clefs de ses appartements, il tient avec déférence les plaquettes de bambou et reçoit ses ordres pour montrer que le souverain est partout le maître. Voilà pourquoi un monarque ne ressent pas le besoin d'accumuler des réserves et abandonne ses richesses entre les mains de son peuple. Il se garde bien de commercer et veille à développer le sens moral de ses sujets. La clef du pouvoir ne gît pas dans les solitudes des montagnes ou dans les profondeurs marines, elle se trouve à la Cour, elle dépend de celui qui est assis sur le trône.

L'État est un garant.
LE GRAND SECRÉTAIRE. - La mainmise de l'État sur les richesses naturelles permet d'écarter tout danger de subversion. L'instauration d'un organisme de régulation du marché redonne confiance au peuple. L'unification des poids et des mesures lui permet d'obtenir ce qu'il désire. On peut envoyer au marché un enfant pas plus haut que trois pommes sans craindre qu'on le trompe. Voilà ce qu'aujourd'hui vous mettez en question. Les riches vont accaparer les marchandises et tirer tout le profit pour eux. Ils vont s'emparer des marchés et fixer les prix comme bon leur semble, les faisant monter ou baisser d'un mouvement des lèvres. Les bras croisés, ces gros négociants acquerront un surcroît de pouvoir. Le puissant sera favorisé au détriment du petit et les richesses de l'État tomberont entre les mains de brigands. N'est-ce pas là la cause de ce « qu'une famille en détruit cent autres » ?

L'outil du paysan.
LES LETTRÉS. - Les montagnes et les mers sont la source de toutes les richesses et les instruments aratoires de métal les compagnons fidèles des paysans : grâce à eux, ils livrent des combats victorieux, ouvrant de larges entailles dans les jachères. Quand les champs sont défrichés et labourés, les céréales peuvent mürir. Lorsqu'on ouvre les greniers de l'abondance, le peuple prospère, et quand le peuple prospère, le pays est florissant. Alors les rites se diffusent à travers la nation, et celle-ci agit conformément à la vertu et à la bienséance ; les marchands et les artisans restent honnêtes ; les hommes pleins de simplicité et de droiture préfèrent la coopération à la concurrence. Les hommes des pays de Ts'in, de Tch'ou, de Yan, de T'si, ne sont pas tous de la même vigueur, les terres de ces principautés sont de natures différentes, les unes sont dures, les autres meubles. Aussi la taille et la forme des instruments varient-elles selon les régions et les provinces et selon l'usage qui en est fait. Si l'État, par son monopole, réalise l'unification des instruments de fer, ils perdront de leur efficacité et de leur commodité. Les paysans éprouveront alors des difficultés pour labourer et pour défricher, et si les champs restent en jachère, le peuple connaîtra la pénurie.

Le monopole, antidote des privilèges.
LE GRAND SECRÉTAIRE. - Le principe du monopole du fer est très clair : les artisans réquisitionnés par l'État au titre de la corvée sont nourris et vêtus par l'administration en échange des instruments de fer qu'ils fondent pour elle. Ainsi, on peut produire beaucoup sans faire appel au peuple. Toutefois, il se peut que le peuple en ait parfois pâti, soit parce que certains fonctionnaires se sont laissé corrompre, soit parce que les ordonnances n'ont pas été respectées. Ce train de réformes ne visait pas seulement à renflouer les caisses de l'État en centralisant la production du sel et du fer, il tendait aussi à renforcer le secteur fondamental aux dépens des activités annexes, à dissoudre les diques et les coteries, à supprimer le gaspillage et les dépenses somptuaires et à mettre un terme à l'accaparement des richesses. Les ressources naturelles sont les joyaux de l'univers, elles reviennent de droit au Fils du Ciel, mais celui-ci en a généreusement cédé la gestion au ministre de l'Agriculture afin de venir en aide au peuple. Or des aventuriers ont cherché à mettre la main sur ces richesses et à faire fortune en exploitant le menu peuple. Un grand nombre de délibérations ont déjà eu lieu pour y mettre bon ordre. Outils et armes de fer sont des instruments indispensables à l'Empire. On ne peut confier leur fabrication à n'importe qui. Naguère, de grandes familles ont obtenu le droit d'extraire et de fondre le minerai. Elles ont pu, grâce à ces industries, étendre leur domination sur des armées d'ouvriers dont le nombre s'élevait jusqu'à mille. C'était le plus souvent des troupes d'hommes sans feu ni lieu qui, ayant abandonné la terre de leurs ancêtres, avaient cherché refuge auprès de ces potentats. Cachés au plus profond des montagnes ou au milieu de vastes marais, ils se livrent à toutes sortes d'exactions, essayant d'étendre et de renforcer le pouvoir de leurs bandes. Le plus bénin de leurs méfaits est déjà un fléau pour la nation.

Ouvrir plus largement les portes de l'administration aux hommes capables, choisir avec plus de soin les fonctionnaires appelés à de hautes responsabilités, voilà aujourd'hui notre devoir. Ce n'est pas la suppression des monopoles qui rendra la tranquillité au peuple.

Assez du règne des barons !
LES LETTRÉS. - Des mesures telles que les monopoles ne doivent être prises qu'à titre exceptionnel et ne sauraient constituer un modèle de gouvernement. Un prince éclairé dirige son pays et traite son peuple d'une autre manière. Vous devez aider notre souverain à mener à bien sa tâche en pratiquant la bienveillance et en développant le sens moral.

« Hélas ! Quels piètres législateurs, ils ne se règlent pas sur les anciennes coutumes, ils ne prennent pas exemple sur les principes éprouvés ; ils n'écoutent que les avis des hommes bornés. » C'est en ces termes que le Livre des odes fustige ceux qui, incapables de rien comprendre à la politique, n'ont que le mot de profit à la bouche.

Voilà plus de six ans que notre noble souverain est sur le trône et ses ministres ne lui ont encore demandé ni de supprimer les charges qui n'avaient plus de raison d'être, ni de renvoyer le personnel qui prônait une politique de profit pour l'État. Assez du règne des barons ! Le peuple a mis tous ses espoirs dans la personne de Sa Majesté. Celle-ci a montré de manière éclatante sa sagacité en demandant aux lettrés et aux sages des différentes régions de l'Empire de venir par relais de poste dans la Grande Salle d'Audience pour discourir sur la politique. Nous avons exposé très clairement nos vues et nous avons proposé quelques mesures susceptibles d'apporter de grands avantages au pays. Mais les ministres font de longs discours sans arriver à aucune conclusion. Suivre leur avis ne reviendrait-il pas à lâcher la proie pour l'ombre ?

Assez de discours !
LE GRAND SECRÉTAIRE. - L'oisillon au creux du nid ne peut connaître l'étendue de l'univers, ni la grenouille au fond de son puits l'immensité des océans. Un couple de manants n'a aucune idée de la gestion des affaires de l'État et un marchand ambulant n'imagine même pas le montant de la fortune du milliardaire Kidun.

L'empereur précédent, ayant mûrement soupesé la puissance militaire des barbares, en avait conclu que leurs armées étaient faibles, qu'il serait facile d'en venir à bout, et qu'on pouvait remporter un grand succès à peu de frais. Il profita d'un retournement d'alliances pour fondre sur eux et annexa de vastes territoires, depuis le littoral jusqu'aux montagnes à l'intérieur des terres. Au nord, il envahit les contrées situées à l'ouest du bassin du fleuve Jaune, s'enfonça profondément en pays ennemi et se tailla un passage en territoire Bun. Toutefois, sa tâche n'est pas encore achevée. Il faut la poursuivre. Celui qui nourrit de grands desseins ne s'embarrasse pas de détails et les meneurs d'hommes méprisent les atermoiements du vulgaire. Nous, les responsables du gouvernement, nous nous posons en continuateurs de l'œuvre accomplie par le précédent empereur. Fermement résolus à briser la rébellion des Huns et à capturer leur chef, nous n'avons pas de temps à perdre en discussions oiseuses, nous avons mieux à faire que de prêter l'oreille aux creux discours de confucéens rancis.

Cessez vos guerres.
LES LETTRÉS. - Les oisillons qui quittent leur nid risquent fort d'être happés par l'aigle ou l'épervier, et la grenouille en sautant hors de son trou d'être dévorée par les serpents et les rats. Des périls encore plus grands ne guettent-ils pas ceux qui, planant à des milliers de pieds, croient pouvoir s'ébattre orgueilleusement à travers l'univers ? Les rois Wen et Wu, après avoir reçu le mandat céleste, châtièrent des tyrans sanguinaires et rendirent la paix aux seigneurs, mais nous n'avons jamais entendu dire qu'ils cherchèrent à régner sur l'Empire pour réduire en esclavage quelques tribus barbares. Vos guerres incessantes lassent le peuple et vos campagnes prolongées sapent le moral des troupes. Voilà ce dont souffre le pays à l'heure actuelle, et voilà ce que déplorent les lettrés rancis.

11 févr. 2012

Sarkozy ment au CRIF pour justifier la guerre contre l'Iran

Du discours de Nicolas Sarkozy au CRIF (Conseil Représentatif des Institutions Juives de France) prononcé le mercredi 8 février, les médias et les commentateurs n'auront retenu que deux phrases absurdes, deux phrases choc : « Israël est un miracle », et « l'Europe a eu l'idée folle de la Shoah. La France et l'Allemagne ».


Toute personne qui s'intéresse à la Géopolitique et à l'Histoire sait qu'Israël n'est pas un miracle, mais un problème pour la paix et la stabilité régionale. Elle sait également que l'Europe dans son ensemble et la France en particulier n'ont pas eu l'idée de la Shoah. C'est absurde, c'est dit pour choquer. Une analyse rapide peut conduire à penser qu'il s'agit pour Sarkozy de draguer un certain électorat juif, et de faire culpabiliser au passage les français. En réalité, il s'agit de dévier l'attention de l'essentiel.

C'est la technique dite de l'enfumage.

Car dans ce discours, la phrase réellement importante, c'est un mensonge préparatoire à la guerre :

« Lorsque Ahmadinejad ou M. Khomeynei parlent de rayer Israël de la carte, Israël doit savoir qu'elle ne sera pas seul dans ce combat pour la sécurité, que la France ne permettra jamais que l'on remette en cause la sécurité d'Israël. »

Une étude même rapide de l'actualité internationale permet de se rendre compte que l'Iran est dans la ligne de mire d'Israël et de l'occident. Avec lucidité, on peut craindre que le conflit à venir se transforme en véritable 3ème guerre mondiale. Dans ce contexte, la petite phrase de Sarkozy résonne comme une justification préliminaire au positionnement guerrier et agressif de la France.

J'avais expliqué assez longuement, dans un article sur le sujet, que le président iranien Mahmoud Ahmadinejad n'avait jamais dit qu'il souhaitait rayer Israël de la carte. A ma connaissance, et jusqu'à présent, ce mensonge n'a été répété que par des journalistes, jamais par un chef d'État. Le colportage par Nicolas Sarkozy de ce mensonge constitue donc une première.

Ce mensonge digne de la pire propagande a été orchestré et propagé par le lobby sioniste à partir de 2006 aux Etats-Unis, au Canada, en Australie et en Israël : l'AIPAC, le JCPA, mais aussi l'Israel Project et le B'nai B'rith. Sur ce sujet, je vous recommande l'article « La campagne contre l'Iran : le lobby sioniste et l'opinion juive » de Yakov M. Rabkin professeur d'histoire à l'Université de Montréal, paru dans le n°70 de la Revue Internationale et Stratégique.

En réalité, le président iranien parle du régime sioniste qu'il souhaite voir disparaitre des pages du temps ; afin qu'il n'y ait pas de doute sur ses propos quand il parle d'Israël (le régime sioniste), il fait la comparaison avec l'URSS (le régime soviétique), qui a disparu, sans que ne disparaisse la Russie. Il faut vraiment être d'une mauvaise foi évidente pour traduire ses propos par "rayer Israël de la carte"...

Voici ce que dit l'historien du sionisme Boaz Efron à propos de la nature temporelle de toutes les organisations politiques :
« L'État d'Israël, et tous les États du monde, apparaissent et disparaissent. L'État d'Israël aussi, bien évidemment, disparaîtra dans cent, trois cents, cinq cents ans. Mais je suppose que le peuple juif existera aussi longtemps que la religion juive existera, peut-être pour des milliers d'années encore. L'existence de cet État ne représente aucune importance pour celle du peuple juif... Les juifs dans le monde peuvent très bien vivre sans lui. »

Pour contredire l'analyse de Nicolas Sarkozy sur la menace que l'Iran ferait planer sur Israël, je citerai à nouveau l'article de Yakov M. Rabkin :

« L'ancien chef du Mossad Efraïm Halévy et l'expert en affaires militaires à l'Université hébraïque de Jérusalem Martin van Creveld s'entendent pour dire que l'Iran ne représente pas véritablement une menace pour la sécurité d'Israël. »

Et vous, qu'en pensez-vous ? Partagez-vous les craintes de Nicolas Sarkozy, ou bien l'analyse d'Efraïm Halévy, Martin van Creveld et de Yakov M. Rabkin ?

9 févr. 2012

Le poids des mots, le choc des civilisations

L'UMP a encore frappé, verbalement bien sûr. La cible n'est pas nommée directement, mais il s'agit comme toujours de l'islam, des musulmans, des arabes. L'auteur du délit, cette fois encore, c'est notre ministre de l'intérieur... Rappel des faits.

Le poids des mots

C'est donc Claude Guéant qui  lance l'actuelle polémique en prononçant cette phrase le Samedi 4 Février 2012 lors d'une réunion avec l'UNI (organisation universitaire liée à l'UMP, qui accueille des étudiants, des professeurs et des lycéens) :

« Contrairement à ce que dit l'idéologie relativiste de gauche, toute les civilisations ne se valent pas (...), nous devons protéger notre civilisation »

Il ajoute ensuite :

« Les civilisations qui défendent l'humanité nous paraissent plus avancées que celles qui la nient (...). Celles qui défendent la liberté, l'égalité et la fraternité nous paraissent supérieures à celles qui acceptent la tyrannie, la minorité des femmes, la haine sociale ou ethnique. »

C'est très pervers : il prétend qu'il existe une ou plusieurs civilisations niant l'humanité, sans pour autant la ou les nommer. C'est ultra-manichéen, c'est du populisme de bas étage. Si Claude Guéant a le courage d'assumer ce genre de propos très polémiques, alors qu'il aille jusqu'au bout, et qu'il nomme précisément la ou les civilisations qui, selon sa si fine analyse, "nient l'humanité". Mais il n'en fera rien bien entendu.

En réalité, l'Histoire nous montre qu'aucune civilisation n'a l'apanage de l'horreur, et que toutes comportent des parts d'ombre. La Shoah et la "traite des nègres" nous montrent sans ambigüité que Claude Guéant devrait balayer d'abord devant la porte de notre Civilisation, qu'il juge supérieure. D'ailleurs, aucune civilisation ne saurait être réduite à ses heures les plus sombres (c'est notamment ce que lui reprochent les spécialistes en civilisation : confondre ce qui est propre à une civilisation, et ce qui est propre à un régime politique particulier).

Finalement, en parlant de civilisations "plus avancées" et "supérieures", Guéant affirme sans honte (mais sans la détailler !) une hiérarchie des civilisations.

Dans cette hiérarchie imaginée par les plus proches collaborateurs du présidents, nous devinons sans peine que la "civilisation noire" occupe la queue du peloton, puisque d'après Henri Guaino et son tristement célèbre Discours de Dakar prononcé par Sarkozy en 2007, "l'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire"...

Mais la principale sous-civilisation, par rapport à la notre, celle qui nous poserait problème, ce serait la "civilisation musulmane", qui menacerait l'occident et ses valeurs. Sur ce phantasme, je vous conseille la lecture du n°75 de la Revue Internationale et Stratégique, dont le dossier principal "Le monde occidental est-il en danger ?" bat en brèche le discours de peur de notre gouvernement.


Que voulait dire Guéant ?

Rappelons que Claude Guéant est ministre de l'intérieur, et non chercheur au CNRS en Histoire des Civilisations (ou porte-parole du Bloc Identitaire). A ce titre, il est donc chargé de prévenir et de gérer les éventuels troubles sociaux, et non de les créer, ou de jeter de l'huile sur le feu.

En effet, ses propos polémiques font suite à une longue série que nous ont "concocté" différents membres de l'UMP (et non des moindres). En voici un petit florilège :

Brice Hortefeux (à propos des arabes) :
« Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes »
Université d'été de l'UMP, été 2009.

Notons au passage que Brice Hortefeux était également ministre de l'Intérieur au moment des faits.

Claude Guéant
« L'accroissement du nombre de musulmans en France, un certain nombre de leurs comportements, posent problème »
Débat sur la laïcité à Nantes, 4 avril 2011

Jean François Copé
« L'UMP veut poser un certain nombre de problèmes de fond sur l'exercice des cultes religieux, singulièrement le culte musulman, et sa compatibilité avec les lois laïques de la République »
Débat sur la laïcité, 16 Février 2011

Je souligne à nouveau que ce discours anti-musulmans n'est pas conjoncturel (car liée aux élections), mais structurel, et caractéristique du quinquina de Nicolas Sarkozy.

Ces propos ne visent donc pas uniquement à draguer les électeurs du FN, comme semblent le penser la classe politico-médiatique dans son ensemble, à travers les différentes réactions exprimées.

Mais alors, pourquoi Claude Guéant et les autres stigmatisent-ils les musulmans avec autant de constance ?


Le choc des civilisations

Samuel Huntington l'avait prophétisé, les attentats du 11 Septembre 2001 l'ont concrétisé, nous vivons un choc des civilisations. Ce n'est pas que l'Islam nous menace concrètement, ou cherche à nous "envahir". Mais force est de constater que, depuis 11 ans, les dirigeants occidentaux ont lancé une série d'offensives militaires contre des pays arabos-musulmans : agression de l'Afghanistan (et du Pakistan), de l'Irak, du Liban, de la Libye ; la Syrie et l'Iran sont actuellement dans la ligne de mire.

Bush l'avait annoncé dès 2001, nos dirigeants ont engagé nos armées dans une véritable croisade. Claude Guéant a lui-même repris ce terme à son compte, à propos de la guerre en Libye. François Fillon a utilisié à plusieurs reprises le terme de "guerre contre le barbarisme" (notamment en 2012) pour justifier notre participation à la coalition qui occupe l'Afghanistan depuis plus de 10 ans maintenant, sans véritable mission précise (et pour cause).

Toute cette sémantique est savamment distillée, pour préparer les esprits à une prochaine guerre mondiale : occident contre islam.

Pour l'oligarchie, il faut donc préparer l'opinion publique aux deux prochaines guerre (Syrie, Iran), malgré le risque que la guerre contre l'Iran puisse dégénérer premièrement en guerre mondiale, et deuxièmement en guerre civile pour la France.

Dans cette optique, l'oligarchie souhaite simplifier les choses : il faut des méchants, ce sont les arabes et les musulmans, dont la civilisation serait clairement inférieure à la notre puisqu'elle ne respecterait pas les droits de la femme, etc. C'est un pur discours de diabolisation.


Immondice inquiétant

Nous sommes clairement face à une dérive fasciste très inquiétante, car une minorité en particulier est stigmatisée de façon récurrente à travers un discours, ce qui nous rappelle étrangement l'ambiance immonde qui caractérisait la fin des années 1930.

"Les limites de l'inadmissible ont été dépassées". Cette phrase, Claude Guéant l'a prononcée à l'encontre Serge Letchim, député PS, pour ses propos tenus à l'Assemblée Nationale. Peut-être, par une sorte de pirouette improbable, M. Guéant cherche-t-il à exorciser ses propres propos. Car, en vérité, Claude Guéant et les siens franchissent allègrement les limites de l'inadmissible.

Cela a beau avoir été une constante dans la communication des ministres du gouvernement Sarkozy (et de Sarkozy lui-même), on ne s'habitue jamais à l'horreur, et aux propos abjects qui préparent au pire.

2 févr. 2012

Charles Bradley - Quelle voix !!

J'aurais pu ne jamais vibrer au son de l'extraordinaire voix de Charles Braldey...

Sa carrière a mis du temps à décoller. Charles Bradley est né en Floride en 1948, et a grandi à Brooklyn. Il passe la plus grande partie de son enfance dans la rue. Quand sa sœur l'emmène voir James Brown à l'Apollo en 1962, le jeune Charles prend la "claque musicale de sa vie".

Adulte, il vit en Californie puis au Canada comme cuisinier, tout en faisant de la musique à côté. De retour aux États-Unis, à l'âge de 51 ans, il trouve enfin un public dans les clubs de Brooklyn, avec un show en hommage à James Brown, sous le nom de "Black Velvet".

Il y a 1 an, il sort son premier album, No Time For Dreaming, sur le label Daptone Records avec le groupe Menahan Street Band.

Voici le clip du morceau The World (Is Going Up In Flames) :


« This world is going up in flames
And nobody wanna take the blame
Don't tell me how to live my life
When you never felt the pain »

(traduction)
Ce monde part en vrille
Et personne ne veut en porter la responsabilité
Ne viens pas me dire comment je dois vivre ma vie
Alors que tu n'a jamais ressenti cette douleur


Voici un live du morceau Why Is It So Hard ?


« Why is it so hard
To make it in America
I try so hard
To make it in America

A land of milk and honey
A land supposed to built with love
It takes love and understanding
To live and let live »

Pas de traduction pour ce refrain, car on comprend les paroles sur le visage du chanteur.

J'aurais pu ne jamais vibrer au son de l'extraordinaire voix de Charles Braldey. C'est pourquoi je remercie l'artiste Junior Jim de m'avoir fait part de cette découverte, un bijou à écouter et réécouter sans modération...

Le Grand Journal de la honte...

Les médias français ont déjà commencé à détruire la campagne électorale des présidentielles de 2012. Certains candidats comme François Asselineau, jugés trop "dangereux" par l'oligarchie, sont dors-et-déjà blacklistés des principales chaînes de télé.

Même lorsque ces chaînes de télé invitent un candidat "alternatif" au modèle dominant (UMPS), c'est pour mieux le détruire. En voici un nouvel exemple, avec l'interview au Grand Journal de Jacques Cheminade, de SOLIDARITÉ & PROGRÈS. L'équipe de Michel Denisot s'est comportée de manière anti-républicaine, et indigne de la part de journalistes.


Cela commence assez fort, puisque d'après Michel Denisot, Jacques Cheminade serait "inclassable". Il lui coupe d'ailleurs la parole dès la 3ème question. Puis intervient son pire chien de garde...

Jean-Michel Apathie :
« C'est in-croy-able ! Que vous ayez eu vos 500 signatures, c'est in-croy-able ! Vous devez être le prototype du candidat INUTILE dans cette campagne, totalement inutile. Et j'ai vraiment du mal à croire que des maires, des gens élus, vous donnent leur signature, c'est incroyable. Ché pa comment vous les avez eu, ché pa comment vous faites, si vous avez un numéro de fakir, c'est incroyable. Incroyable ! »

Cette première charge est d'une violence !! Apathie, en 65 mots, répètent 5 fois "incroyable" à propos de la récolte de signatures de Jacques Cheminade, et répète 2 fois le mot "inutile" à propos sa candidature. Difficile d'être plus irrespectueux.

Puis le Grand Journal s'indigne : comment ? Christine Boutin galèrerait pour récolter ses 500 signatures, alors que "l'inutile" Jacques Cheminade les aurait déjà ?

Comment donc cela est-ce possible ??

Jacques Cheminade :
« Les maires se disent : Cheminade, dès 1995, avait vu venir une très grave crise financière. On ne l'a pas cru. Puis cette crise s'est produite. Donc crédibilité, intérêt, et discussions sur les raisons de cette crise. »

Jean-Michel Apathie :
« Ha, ha (rire forcé), on se marre, ha, ha. »

Jacques Cheminade :
« Vous n'avez pas lu mon livre »

Jean-Michel Apathie (avec dédain) :
« On se marre...
Ah non non, je ne l'ai pas lu... »


Enfin, le pompon. Pour "essayer de comprendre" comment Jacques Cheminade a bien pu obtenir ses 500 signatures, Michel Denisot lance une séquence tournée par Action Directe montrant la corruption d'un maire pour obtenir une signature, en échange de promesse de faveur sexuelle.

Retour sur le plateau. Sous la directive du chauffeur de salle, le public applaudit cette séquence ahurissante.

Je suis consterné, abasourdi.

Est-ce un manière convenable de recevoir et d'interviewer un candidat à la présidence de la République ??

Après les affaires concernant les "journalistes" du Petit Journal de Yann Barthès qui déshonorent ce qu'il reste de déontologie dans le métier, après l'indécente interview de Nicolas Dupont-Aignan, (je ne comprends  toujours pas la "prestation" de la miss-météo), voici un nouveau dérapage outrancier au "Grand Journal" de la honte.

Nul doute que VIVENDI et Edmond de Rothschild à qui appartiennent Canal + se frottent les mains... Captain Denisot a bien travaillé, ils peuvent être fiers de leur chien de garde...