26 févr. 2009

Sarkozy : diviser pour mieux régner (2)

2. Des « réformes » dans tous les sens

Comme je le disais dans mon précédent message, Nicolas Sarkozy nous divise pour mieux faire passer ses réformes.

Le peuple français a refusé par référendum la constitution européenne. Plutôt que de respecter et d’analyser ce choix, Nicolas Sarkozy a préféré faire adopter une constitution européenne remaquillée, reprenant les grands principes de la précédente, c’est-à-dire les bases du libre-échange et de l’ultra-capitalisme.

En conséquence, et pour respecter les critères européens, il dépèce un à un les services de notre vaste secteur publique. Pourtant notre spécificité française, il le reconnaît lui-même, nous expose moins à la crise que nombre de pays qui ont trop favorisé leur secteur financier.


Nicolas Sarkozy a été élu sur un programme néo-libéral, l'actuel modèle anglo-américain (en place depuis Reagan et Thatcher), en nous faisant croire que nous allions tous en profiter. C’est pourtant ce système ultra-capitaliste qui est à l’origine de la crise financières. Les « réformes » (qui sont en fait des régressions sociales) engagées depuis le début de son mandat, il l’a dit lui-même, il ne les modifiera pas à cause de la crise.

Chacun peut s’en rendre compte lorsque son propre corps de métier en fait les frais, Ces réformes sont menées sans réelles concertations. La santé, l’enseignement, la recherche, la magistrature, la liste est longue…


Mêlées aux réformes structurelles que je viens d’évoquer, Nicolas Sarkozy a la mauvaise manie d’ajouter des réformes événements, lancées au gré des faits marquants de l’actualité. Profitant d’une émotion suscitée par le flash de l’info, il en profite pour faire passer des lois plus que controversées, par exemple lorsqu’il utilise des faits divers horribles pour modifier le secteur judiciaire, ou psychiatrique.


Plus tu as d’argent, plus tu es important aux yeux de Nicolas Sarkozy
Nicolas Sarkozy refuse d’augmenter le SMIC, au prétexte que ça ne concerne que 10% des français (en fait, un peu plus). Mais il a accordé le bouclier fiscal à 3,5% des français. Il soutient ainsi que les 10% de français de travailleurs pauvres méritent moins d'attention que les 3,5% les plus riches.


On voit clairement pour qui les réformes sont pensées.

20 févr. 2009

Sarkozy : diviser pour mieux régner (1)


J’en suis sûr, Nicolas Sarkozy aime cette fameuse citation de Machiavel. Et il la met en pratique depuis qu’il est président, en nous divisant pour mieux faire passer ses réformes. Chômeurs contre salariés, français contre immigrés, immigrés contre immigrés clandestins, travailleurs du privé contre ceux du public, cheminots contre le reste de la population… Et la liste est longue !

Je développerai ce sujet sur 3 messages : les émeutes de banlieues, les réformes de l’état, et pour terminer la crise en Guadeloupe.


1. Les émeutes de banlieues en 2005

Nicolas Sarkozy avait utilisé la technique sournoise du « diviser pour mieux régner » avant même d’être président. Lorsqu’il était Ministre de l’Intérieur, il eut à faire face à des émeutes sans précédant dans nos banlieues, en octobre et novembre 2005. Et, plutôt que d’apaiser les tensions, il choisit délibérément de monter l’opinion publique contre les jeunes émeutiers.

Il déclara notamment devant l’assemblée nationale que « 75 à 80% » des émeutiers étaient des délinquants bien connus et que ces émeutes traduisaient ainsi « la volonté de ceux qui ont fait de la délinquance leur activité principale de résister à l’ambition de la République de réinstaurer son ordre, celui de ses lois, dans le territoire » (AFP, 15 novembre 2005).

A ce moment, Nicolas Sarkozy ne dit pas la vérité aux français, qu’il doit certainement connaître grâce à ses services des Renseignements Généraux ; en réalité, seuls 34% des émeutiers étaient déjà connus des services de police, pour des infractions de faible gravité. Mais pour s’assurer un soutient de l’opinion publique, il présente les émeutiers comme des « délinquants récidivistes ». Il effraie ainsi la majorité des français, rendant inaudibles les tensions sociales à l’origine de ces émeutes.

Je souhaite rappeler que, à la suite des tragiques événements de Clichy-sous-bois, la presse française elle-même aura mis 4 semaines avant de parler d’ « émeutiers » plutôt que de « délinquants ». La différence est pourtant de taille ! Dans la presse étrangère, dès le départ on parlait de « riots », c’est-à-dire d’émeutiers.

Résultat : On a traité les symptômes (les voitures qui brûlent) plutôt que la cause du mal (la ghettoïsation des banlieues). Sarkozy, en jouant la France contre les brûleurs de voiture, a au passage gagné quelques points de popularité.



Article rédigé en partie grâce au n°1 de la revue CLARIS (octobre 2006) :
"CLARIFIER LE DEBAT PUBLIC SUR LA SECURITE"
www.groupeclaris.org

18 févr. 2009

Blood & Faya ina Gwadada

C'est le feu en Guadeloupe. Une grève quasi-général depuis 1 mois, un pouvoir gouvernemental autiste à ce qui se passe "là-bas". Des images qui rappellent vaguement celles d'octobre et novembre 2005 dans nos banlieues défavorisées, mais le contexte n'est pas le même. Et déjà un mort, un syndicaliste et père de famille, tué par balle.

Le détonateur de ce mouvement, c'est bien sûr la crise, mais c'est surtout la détérioration du pouvoir d'achat qui atteint des proportions insoutenables. Ceci est un phénomène antérieur à la crise financière.

Qu'on ne présente pas ces manifestations comme "racistes" et anti-blancs, car ceux qui sont visés ne sont pas les "békés" (descendants des familles esclavagistes, souvent mais pas toujours blancs et riches), et les "métros" (français venant de la France métropole, avec un taux d'emploi et de rémunération généralement supérieur aux antillais noirs et métis).

Ce qui est visé, c'est la perpétuation d'un système injuste. Trop de richesses et de propriétés foncières concentrées dans les main de quelques familles, des prix en supermarché beaucoup plus chers qu'en métropole, des taux de chômage (1 jeune sur 2 est sans emploi) qui n'ont rien à voir avec le reste de la France, et un sentiment que la France n'a pas fait le travail de mémoire nécessaire vis à vis de son passé colonialiste. La distance temporelle le permet ; le devoir moral nous incombe de le faire sans délai... Seule la volonté politique manque ! Et qu'on ne me parle pas de refus du repentir !!

En mai 1967, les émeutes en Guadeloupe (au départ, de simples manifestations pour une augmentation de salaire de 2,5%) ont conduit à la mort de plusieurs manifestants, tués par les forces de l'ordre, sans qu'aucune enquête libre n'ait pu avoir lieu jusqu'à aujourd'hui. Les derniers chiffres estimés font état d'au minimum 87 morts...

Ceux qui se révoltent en Guadeloupe sont républicains. Ne les caricaturons pas. Leurs aspirations sont légitimes : vivre décemment de leur travail. Et cela rattache cette crise à toutes les autres que nous vivons actuellement dans notre pays.

En effet, ces derniers temps, beaucoup de corps de métier se soulèvent, à la fois contre l'incohérence et la précipitation des réformes du gouvernement qui les concernent directement, et à la fois contre la faillite d'un système qui n'est que pas (ou pratiquement pas) remis en cause.

Gageons que le mouvement de grève générale qui perdure en Guadeloupe fasse tomber les masques démagogiques du gouvernement, et que les protestations de tout bord coagulent, afin de faire naitre une nouvelle contestation civile, sociale, syndicale ET politique (on a besoin d'un projet alternatif clair et cohérent en face, ce qui manque cruellement à l'heure actuelle).

Depuis le départ, Nicolas Sarkozy a tenté de nous diviser pour mieux régner, mais il semble que les temps changent, et que cette stratégie se retourne contre le président. Je développerai cette affirmation la prochaine fois.


15 févr. 2009

Appel du 14 Février

Nous, peuple de France, allons élire un nouveau président en 2012 qui ne ne nous représentera pas. Nous pressentons les risques d'une 3ème guerre mondiale. Dans cette hypothèse funeste, nous souhaitons que notre pays reste neutre. Nous souhaitons que notre pays impulse une réforme de l'ONU. En effet, nous considérons que le fonctionnement de cette organisation est anti-démocratique, et ne permet pas de prévenir réellement les conflits armés.

L’entrée dans ce nouveau millénaire doit marquer une nouvelle étape dans notre évolution en tant que Civilisations, et pour cela nous devrions privilégier la Paix et la Justice Sociale. Cela nécessite de rompre avec cette nouvelle habitude « guerre humanitaire » ou « guerre pour la démocratie » qui ne sont que des mots creux pour cacher des tueries inadmissibles.

Nous, français, avons une responsabilité spéciale au sein des peuples, car notre pays est historiquement un des cinq pays qui possède le droit de véto.

D'ici 2012, nous invitions tous les peuples du monde, à travers leurs représentants politiques, leurs ONG, ou même en tant qu’individu, à nous aider à imaginer une Nouvelle Organisation des Nations Unies, respectueuse de chaque peuple et de chaque culture, et promotrice des Droits de l’Homme, de la Femme et de l’Enfant, que nous écririons en commun. Nous pourrions nommer ce nouvel ONU "Organisation des Humains Unis".

Nous n'avons pas besoin d'un gouvernement mondial. Nous ne voulons pas d'une 3ème Guerre Mondiale pour le mettre en place.