7 avr. 2009

Pierre Lellouche, quand le pouvoir perd (vraiment) la tête

Je regardais Ripostes dimanche soir sur France 5, une émission animée par Serge Moati. Le thème : la France et l’OTAN. Les invités : un journaliste, le sénateur Jean-Luc Mélenchon (Parti de Gauche), le député Pierre Lellouche (UMP) et Jacques Attali.

Et là, stupeur : Lellouche, après avoir constamment interrompu Mélenchon pendant que ce dernier parlait, se met en colère quand Mélenchon lui rétorque que Lellouche est « aligné CIA » (allusion aux positions favorables du député UMP sur l’OTAN et sur l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne, notamment).

Lellouche pète les plombs, et insulte Mélenchon en le traitant de « pauvre type » et de « minable ». Le présentateur (que je tiens pas spécialement en estime) n’intervient pas. Mélenchon essaie de ramener le débat sur les idées.



Mais Lellouche, pour se défendre, ne trouve rien d’autre que cette (déjà) fameuse phrase : « On s’rait au XIXème siècle, je vous provoquerais en duel, et je vous flinguerais. Et ce s’rait mérité ! ». Il s’agit d’une phrase évidemment fasciste, inadmissible car elle provient d’un député membre de l’UMP, parti au pouvoir actuellement.

Notons au passage qu’il de dit pas « Si on était au XIXème siècle, je vous aurais provoqué en duel », ce qui aurait été la syntaxe correcte et, surtout, une formule conditionnelle…

Le pouvoir perd vraiment la tête, et c’est très inquiétant.

L’opposition se transforme en révolte. Le pouvoir n’a qu’une réponse policière. Les manifestations, dans ces conditions, peuvent dégénérer à tout moment. Les pacifistes sont largement majoritaires (Guadeloupe, manifestation contre l’OTAN, Bastia…). Mais l’autisme et l’arrogance du pouvoir provoque les extrêmes. La contestation, à la marge, se fait de plus en plus violente.

Ensuite, le pouvoir a beau jeu de faire l’amalgame, et de dénoncer les contestations « violentes ». Il faut sauver la « république ». C’est une imposture grotesque, et inquiétante.