30 mars 2009

L’affaire Colonna, quand le pouvoir perd la tête

Yvan Colonna vient d’être condamné en appel à la peine de prison maximale, alors même qu’il n’a pas eu le droit à un procès équitable et juste.

Au-delà des irrégularités du procès (partialité, instruction uniquement à charge, violation des droits de la défense, dissimulation d’éléments à décharge, …), je tiens à rappeler que, le jour même de l’interpellation d’Yvan Colonna (4 juillet 2003), le ministre de l’intérieur Nicolas Sarkozy avait annoncé que « la police française [venait] d’arrêter Yvan Colonna, l’assassin du préfet Erignac ». Dans la bouche d’un homme qui est aussi avocat, il s’agit de propos volontairement attentatoires à la présomption d'innocence du suspect interpellé.

Yvan Colonna a été présenté coupable avant même d’être jugé, ce qui est extrêmement grave et choquant.

Il faut souligner que, sur le fond, Yvan Colonna n’a pas de mobile de meurtre. Or, il n’est pas impossible que Claude Erignac n’ait pas été assassiné pour ses fonctions de préfet, mais plutôt pour ses liens qui l’ont unis par le passé avec Elf.

En effet, lorsqu’il occupa le poste de directeur de cabinet au ministère de la coopération et du développement à la fin des années 1980, il aurait travaillé avec des membres du « réseau Pasqua » sur l'affaire du financement de la société Agri-Congo, lié à Elf.

Sur la forme, le meurtrier mesurait probablement 10 à 15 cm de plus qu’Yvan Colonna… Ce n’est pas pour rien que la reconstitution a été refusée. Ce n’est pourtant pas là le seul point troublant.

On sent que le pouvoir manipule le procès, pour « raison d’état », ce qui n’est pas acceptable en l’occurrence.

Vous pouvez signer la pétition de soutien à Yvan Colonna à l’adresse suivante :

www.yvan-colonna.com

25 mars 2009

Aymeric Chauprade : une affaire à suivre

Aymeric Chauprade est un brillant géopoliticien français, dont on peut esquisser brièvement la carrière :

- Docteur en science politique de la Sorbonne
- Diplômé de Sciences Po Paris en 1993
- DEA de droit international en 1996
- Diplômé en mathématiques
- Chargé de cours à l'Université de Neuchâtel en Suisse (histoire des idées politiques)
- […]
- Enseignant au Collège interarmées de défense (CID) depuis 1999 ; Directeur du cours de géopolitique de 2002 à 2009.

Pourquoi parler de ce type ? Après tout, le grand public ne le connaît pas, et ne se passionne pas vraiment pour la géopolitique…

Le 5 février dernier, Aymeric Chauprade a été congédié par le ministre de la Défense Hervé Morin, à la suite d'un article paru dans Le Point. Chauprade est l'auteur d'un livre, "Chronique du choc des civilisations", dans lequel il présente les thèses qui attribuent les attentats du 11 septembre à un complot américano-israélien.

Mais avant-hier, le tribunal administratif de Paris, saisi dans le cadre d'un référé-liberté, a suspendu la décision du ministre de la Défense mettant fin à la collaboration d'Aymeric Chauprade avec les organismes de formation, en particulier le Collège interarmées de défense (CID). La justice demande au ministère d'organiser une procédure disciplinaire contradictoire. "C'est une belle victoire", se réjouit Aymeric Chauprade.

Chauprade n'enseignait pas qu'au CID, mais dans de nombreuses autres institutions de la Défense : Cesa, Ensom, Gendarmerie, Marine, etc.

Pour en revenir au sujet qui fâche, Chauprade n’y va pas par quatre chemins quand il présente les thèses dites de « la théorie du complot » sur le 11 Septembre 2001. Voici quelques extraits choisis de son livre :

« L’incendie (…) ne peut être responsable de l’effondrement de bâtiments aux structures d’acier. Alors que le Meridian Plazza de Philadelphie, en 1991, a brûlé dix-neuf heures sans s’effondrer, les tours Sud et Nord se seraient respectivement écroulées au bout d’une heure et deux heures d’incendie, ceci quand le Scientific American (octobre 2001) affirme que rien n’a jamais été construit d’aussi solide que le WTC. L’incendie n’a pas été si violent que le prétend la Commission d’enquête, puisque, selon la FEMA (…) le kérosène s’est volatilisé dans l’explosion (…) Le test dit de Cardington atteste qu’un immeuble d’acier résiste à des températures très supérieures à celle de la combustion du kérosène. Le Fire Engineering Magazine, référence dans la science du feu, soutient qu’aucun bâtiment d’acier n’a jamais été détruit par le feu et que l’enquête sur le WTC ne fut qu’une "farce grossière" ».

« Plus troublant encore est le mystère du bâtiment 7 (…) brutalement désintégré à 17h30. Le « FEMA’s Report on the collapse » reconnaît prudemment que « les détails sur les incendies du bâtiment 7 et la façon dont ils ont provoqué l’effondrement sont inconnus ». Mystère qui débouche sur l’étrange M. Larry Silverstein, propriétaire du WTC seulement depuis le 24 juillet 2001 et qui s’était employé à remplacer le personnel d’entretien et de sécurité (…) il avait demandé aux pompiers de « tirer » le bâtiment 7 (terme qui désigne une démolition contrôlée) Or, comment les pompiers de New York, lesquels ne disposaient pas des personnels qualifiés dans le domaine de la démolition contrôlée, auraient-ils pu placer en moins de sept heures les explosifs aux bons endroits dans un bâtiment qui, selon la version officielle, brûlait, quand on sait qu’une implosion préparée demande au minimum deux semaines. Le bâtiment 7 n’était-il pas le centre de contrôle qui aurait servi à la démolition de l’ensemble ? Quelques mois plus tôt, le 23e étage avait été rénové dans le but d’en faire un centre de commande des situations d’urgence pour la mairie de New York. Cet étage (…) pouvait résister à des situations exceptionnelles (…) (et) offrait une vue idéale sur l’ensemble des bâtiments du WTC. Dans Painful Questions, Eric Hufschmid note que la trajectoire des deux avions semblait viser le bâtiment 7, comme si celui-ci émettait un signal d’autoguidage ».

« La thèse des explosifs est illustrée par un autre fait : une carte thermique des gravats du WTC fournie par la NASA montre que, cinq jours après les attentats, la température à l’intérieur des sous-sols du bâtiment 7 et de la tour Sud (où la chaleur est restée piégée) était encore supérieure à la température de fusion de l’acier. Seuls des explosifs comme le C4, qui porte la température à plus de 1600 °C peuvent expliquer la fusion des structures des sous-sols des tours ».

« Quant à l’école de pilotage de Venice (Floride), elle est pointée du doigt pour ses liens historiques avec la CIA ».

« Le matin du 11 septembre, plusieurs simulations militaires pouvant servir de couverture aux attaques eurent lieu (sous le contrôle du NORAD, de l’US Air Force et de la CIA) : il s’agissait de Northern Vigilance, exercice annuel de l’Air Force simulant une attaque russe, qui amena à déplacer les chasseurs patrouillant habituellement dans le Nord-Est vers le Canada et l’Alaska, les exercices Vigilant Warrior et Vigilant Guardian, simulant des détournements d’avions et l’injection de faux signaux d’avions sur les radars, et l’opération Northern Guardian, qui aurait affaibli la capacité de réponse de la base aérienne de Langley ».

Mais il met en relief à la fin :

« Dans une Amérique hantée par le souvenir de l’assassinat de Kennedy et par les ambiguïtés de l’attaque japonaise de Pearl Harbor, profondément marquée par la culture du complot (ses thrillers multiplient les scénarios de coup d’Etat invisible contre les vieilles libertés américaines), et où la CIA a de lourds antécédents en matière d’opérations sous « faux drapeau », la thèse du complot intérieur est-elle vraiment plus étonnante que la thèse officielle selon laquelle des gens peu expérimentés et non rompus aux techniques du renseignement auraient réussi une opération aussi extraordinaire ? Reste toutefois, pour les tenants de la thèse officielle, l’argument le plus fort : comment une telle conspiration n’a-t-elle pas pu être démasquée dans un pays où tant de contre-pouvoirs peuvent jouer et où tant d’hommes farouchement attachés à leurs libertés sont prêts à se dresser pour « tuer Liberty Valance », pour paraphraser le titre de l’un des plus célèbres westerns de John Ford ? ».

Aymeric Chauprade est un expert qui pèse ses mots, et maîtrise largement son domaine. Il est doué, reconnu, et très compétent. Que notre gouvernement (via Hervé Morin) cherche à le museler ne me rassure pas. Vraiment pas. Heureusement que nos institutions ne sont pas toutes au service de notre "omni" président. Affaire à suivre...





11 mars 2009

Sarkozy et l’OTAN

Sarkozy a décidé du retour plein et entier de la France dans les structures militaires de l'OTAN. Ce choix, non affiché pendant sa campagne électorale, vise selon-lui à officialiser la situation de fait de la France dans le bloc occidental.


L’OTAN a été créée en 1949 pour organiser la défense et la sécurité de l’Europe face à l’Union soviétique après la Seconde Guerre mondiale. Il s’agit donc du bras armé du capitalisme contre le communisme.

Le communisme est tombé avec le mur de Berlin et la chute de l’URSS. L’OTAN n’a jamais été très claire sur ses objectifs depuis. De fait, elle a même perdu toute légitimité. Pire, elle a déjà commis de lourdes erreurs (comme lors des bombardements en Serbie et au Kosovo), que certains qualifient de crimes de guerre.

Je suis pour que la France s’engage davantage dans la mise à disposition de nos forces armées pour des missions de l’ONU, je suis également pour la construction d’une défense Européenne. Je suis conscient que ces deux instances (l’ONU et l’Union Européenne) ont le devoir de progresser très rapidement sur la voie de la Démocratie.

Il faut comprendre que l’OTAN concurrence ces instances. On peut même dire que l’OTAN les parasite. En sortir en 2012 est une urgence.



Quelques lectures sur le sujet :

Wikipedia (OTAN)

« Sarkozy et l'Otan: l'atlantisme décomplexé... et risqué »
Article de Pierre Haski paru sur le site Rue89 (2 Avril 2008)

« A quoi sert l’OTAN ? »
Article de Serge Halimi paru dans le Monde Diplomatique (Mars 2009)

« Relations Internationales »
Manuel de Brice Soccol paru chez Paradigme (2006)




9 mars 2009

La Gauche Divisée

Cet après-midi, je discutais avec mon amie et sa mère à propos des prochaines élections présidentielles, en 2012. Je soutenais que, même avec la chute de popularité actuelle de Nicolas Sarkozy, il serait forcément au deuxième tour.

La question est de savoir contre qui. Car, a priori, il va y avoir du monde.


Déjà, à sa droite, on aura droit à un Le Pen, père ou fille. Il (ou elle) peut faire facilement 15%. Car une bonne partie des électeurs du Front National qui ont succombé aux appels du Sarkozysme voteront sûrement FN, comme 2002.

Au centre, il y aura le Nouveau Centre, qui peut faire 5%. Au centre, il y aura aussi le MoDem de Bayrou, qui à mon avis aura du mal à atteindre les 10%, compte tenu de la concurrence.

Il y aura forcément un candidat du Parti Socialiste, et s’il est du même acabit que l’actuelle présidente de ce parti, il n’obtiendra pas beaucoup plus de 15% des voix. Car il y a encore du monde à gauche… Et Ségolène Royal pourrait tout à fait présenter une candidature hors PS. Elle pourrait atteindre facilement 8 à 10% des voix.

Olivier Besancenot et son Nouveau Parti Anticapitalisme, ne pourra pas dépasser les 10 à 12% de voix. Son parti est trop « Anti » pour fédérer au-delà. Mélanchon et le Parti de Gauche ne dépasseront pas les 5%. Notre bon vieux Parti Communiste Français serait bien héroïque s’il atteignait les 5% ! Les Vers peuvent tout à fait faire 5%. Enfin il y aura aussi les Alternatifs, la Fédération de Clémentine Autin, et biensûr l’excellent (quoique méconnu) Parti Humaniste, dont personne ne peut prédire le score.

Sarko (ou son avatar), avec 30% des voix dès le premier tour, sera en tête…. Contre qui ? Le Pen ? Bayrou ? Ségolène ? Le champion inconnu du PS ? Besancenot ?

Malheureusement, aucun des ces 5 candidats ne fera le poids face à notre avocat-président… A moins que…


LE VIEUX MYTHE D’UNE ALLIANCE A GAUCHE

Ça n’est pas la première fois qu’on en entend parler. Actuellement, il s’agit du PCF et du PG qui forment le Front de Gauche. Et paf, déjà ce soir aux infos, Besance-NO nous annonce que le NPA vote contre cette alliance...

Donc ce n’est pas gagné. Mais j’ai ma p’tite idée sur la méthode qu’il faudrait utiliser pour réellement fédérer tous ces partis, qui (je l’espère) ne veulent surtout pas revivre 5 ans de Sarkozysme.

Il faudrait manier la carotte (avec un futur gouvernement « à la proportionnelle ») et le bâton (un Communiqué de Presse cinglant qui fustige un parti qui oserait préférer « affronter Sarko en solo plutôt que collectif »).

Voilà, y a encore du chemin, quoi……