10 déc. 2011

Il était une fois la (R)évolution

Je vous livre aujourd'hui un extrait du film "Il était une fois la révolution" de Sergio Leone (1971) que vous connaissez peut-être déjà.

Pour ceux qui n'ont pas vu ce film, voici le synopsis donné par Wikipedia :

Mexique, 1913. Deux personnages font connaissance : un pilleur de diligences, Juan Miranda (Rod Steiger), et un Irlandais, membre de l’IRA en fuite, spécialiste en explosifs, John Mallory (James Coburn) — mais dont le véritable prénom est bien Sean, le personnage souhaitant occulter son passé irlandais en dissimulant son identité. Juan voit en John le complice idéal pour braquer la banque d’État (chose rare, les banques, au Mexique, étant toutes privées en 1913...) qui se révélera plus riche en prisonniers politiques qu’en lingots d’or. Juan et John vont alors se trouver plongés en plein cœur de la tourmente de la révolution mexicaine, et ce, bien malgré eux.

Une scène résonne particulièrement à mes oreilles.




Restranscription du dialogue :

Juan Miranda : C'est quoi, ce papier ?

Sean Mallory : Une carte.

(Juan Miranda s'allogne sur la carte)

Sean Mallory : Alors ton pays, tu t'assieds dessus ?

Juan Miranda : C'est pas mon pays. Tu sais qui c'est mon pays ? C'est moi et ma famille.

Sean Mallory : D'accord, mais ton pays, c'est aussi Bertha, les propriétaires terriens et le gouverneur, Gountereza et ses sauterelles, tu sais, la Révolution, c'est pas une plaisanterie.

Juan Miranda : La Révolution... La Révolution... C'est pas à toi, non de dieu, à me parler de Révolution.

Je sais très bien comment ça éclate.Il y a des gens qui savent lire dans les livres qui vont voir ce qui savent pas lire dans les livres, les pauvres gens comme moi quoi, et ces types là leurs disent : "le moment est venu de changer tout ça !

Chut ! Chut ! Chut ! Chut ! Chut ! Chut ! Chut ! Merde ! Je sais très bien de quoi je parle, cette putain de révolution, j'ai grandi dedans.

Ceux qui savent lire dans les livres vont voir ceux qui ne savent pas lire dans les livres et disent aux pauvres : "nous allons faire du changement" et les pauvres bougres font le changement. Après ça, les plus malins de ceux qui savent lire s'assoient autour d'une table et ils parlent et ils mangent et ils mangent et ils parlent... Et pendant ce temps là, qu'est-ce qu'ils font les pauvres bougres ? Ils sont morts ! C'est ça ta Révolution ! Chut ! S'il te plaît, ne me parles plus de Révolution !

Et qu'est-ce qui arrive quand c'est fini, pauvre con ! Rien ! Tout recommence comme avant.

Sean Mallory : (en soupirant) jette dans la boue le livre qu'il était en train de lire intitulé "Mikhael A. Bakunin, The Patriotism"


A l'heure où les indignés (et d'autres) parlent d'une (r)évolution non violente, qui serait également le résultat d'une évolution de chacun d'entre nous, et donc d'un réveil des conscience, cet extrait vient nous rappeler les dangers d'une révolution armée.

Malheureusement, le chaos de la guerre civile n'est pas si loin. L'exemple de la Grèce est tout proche de nous. Agissons avant qu'il ne soit trop tard, mais méfions-nous de toute révolte armée.

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