20 févr. 2009

Sarkozy : diviser pour mieux régner (1)


J’en suis sûr, Nicolas Sarkozy aime cette fameuse citation de Machiavel. Et il la met en pratique depuis qu’il est président, en nous divisant pour mieux faire passer ses réformes. Chômeurs contre salariés, français contre immigrés, immigrés contre immigrés clandestins, travailleurs du privé contre ceux du public, cheminots contre le reste de la population… Et la liste est longue !

Je développerai ce sujet sur 3 messages : les émeutes de banlieues, les réformes de l’état, et pour terminer la crise en Guadeloupe.


1. Les émeutes de banlieues en 2005

Nicolas Sarkozy avait utilisé la technique sournoise du « diviser pour mieux régner » avant même d’être président. Lorsqu’il était Ministre de l’Intérieur, il eut à faire face à des émeutes sans précédant dans nos banlieues, en octobre et novembre 2005. Et, plutôt que d’apaiser les tensions, il choisit délibérément de monter l’opinion publique contre les jeunes émeutiers.

Il déclara notamment devant l’assemblée nationale que « 75 à 80% » des émeutiers étaient des délinquants bien connus et que ces émeutes traduisaient ainsi « la volonté de ceux qui ont fait de la délinquance leur activité principale de résister à l’ambition de la République de réinstaurer son ordre, celui de ses lois, dans le territoire » (AFP, 15 novembre 2005).

A ce moment, Nicolas Sarkozy ne dit pas la vérité aux français, qu’il doit certainement connaître grâce à ses services des Renseignements Généraux ; en réalité, seuls 34% des émeutiers étaient déjà connus des services de police, pour des infractions de faible gravité. Mais pour s’assurer un soutient de l’opinion publique, il présente les émeutiers comme des « délinquants récidivistes ». Il effraie ainsi la majorité des français, rendant inaudibles les tensions sociales à l’origine de ces émeutes.

Je souhaite rappeler que, à la suite des tragiques événements de Clichy-sous-bois, la presse française elle-même aura mis 4 semaines avant de parler d’ « émeutiers » plutôt que de « délinquants ». La différence est pourtant de taille ! Dans la presse étrangère, dès le départ on parlait de « riots », c’est-à-dire d’émeutiers.

Résultat : On a traité les symptômes (les voitures qui brûlent) plutôt que la cause du mal (la ghettoïsation des banlieues). Sarkozy, en jouant la France contre les brûleurs de voiture, a au passage gagné quelques points de popularité.



Article rédigé en partie grâce au n°1 de la revue CLARIS (octobre 2006) :
"CLARIFIER LE DEBAT PUBLIC SUR LA SECURITE"
www.groupeclaris.org

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